KTV

Mon premier Karaoké :

Ici, le karaoké est une institution. Les jeunes ne sortent pas beaucoup, personne ne boit d'alcool, et quand on sort c'est soit pour manger, soit pour aller chanter. Les karaokés sont ouverts 24h sur 24. Nous y sommes donc allés à 13h un dimanche après-midi. I kid you not.

En leader du groupe : Li Shan Shan, une étudiante, qui est dans le même laboratoire que Vally (mon colloc qui fait un stage en Bio-Chimie), et avec qui je passe pas mal de soirées : je lui apprends le français, elle m'apprend le chinois - le tout en anglais bien sûr. Et elle chante très bien. Avec nous, ses roommates (ici les étudiants vivent dans des chambres de quatre dans des bâtiments non-mixtes – autant vous dire qu'on me regarde bizarrement quand je dis que je vis avec deux allemands --> conversation typique : Vally : « This is Myriam, she's from France ». Chinese student working with Vally : « Nice to meet you ». Some time later, chinese student : « so, Myriam, where do YOU live? » Me : « I live with Vally and Christian ». Chinese student : « What do you mean, like, your buildings are in the same area? » Me : « well, no, we share an appartment on campus. » Chinese student : « ... »), Vally, et quelques amis.

On arrive donc dans le lobby du Karaoké, immense et tout marbré-luxueux, et on nous entraîne le long d'un immense couloir flanqué d'un tas de portes énormes. Finalement, on nous fait entrer dans l'une des salles mystérieuses, et là, wow. Nous avons donc une grande pièce avec des canapés en cuir, une scène, deux écrans, trois micros, et douze interrupteurs différents pour changer d'ambiance pour nous tous seuls.

Il faut savoir qu'ici, on va au Karaoké (plus connu sous le nom de KTV) pour chanter. Oui, merci pour l'info, me direz-vous, mais non, c'est important. En ce qui me concerne, je venais plutôt pour écouter (on m'avait dit que Li Shan Shan chantait bien). Et si je ne m'abuse, chez nous, seuls les plus accomplis, ou ceux qui ont fait un pari stupide, ou encore ceux qui ont bu un verre de trop s'aventurent sur scène. Mais les chinois, que nenni. Ici donc, on vient pour chanter, qu'importe la justesse. C'est donc assez drôle, tout le monde défile sur scène, on rigole bien, et on se prend au jeu.

Il y a sur les tables des sortes de boîtes remplies de dés que l'on agite en guise d'applaudissements. Et si l'on aime vraiment, on amène sa boîte au chanteur en signe de fanitude.

En ce qui concerne la musique chinoise, il y a de tout je suis sûre, mais au KTV, on se concentre sur le romantico-larmoyant type Céline Dion... Ce qui devient lassant au bout de trois heures...

Conclusion : grandiose, mais heureusement qu'il y avait au moins Li Shan Shan qui chantait bien.

Le détail qui tue : des toilettes à la turque en marbre s'il vous plaît, avec bien sûr sur le côté un renfoncement élégant dans le mur où l'on trouve... un cendrier !