Miscellaneous pékinois
A Pékin, il y a du monde. Beaucoup de monde. Pourtant, les gens vivent tranquillement. Les vélos avancent lentement, dans tous les sens, en traversant les artères en diagonale au milieu des klaxons, nonchalamment. Le métro est bondé, mais personne n'en sort en courant comme si sa vie en dépendait.
Les gens sont très gentils. Ils ne me regardent pas particulièrement – grand soulagement, mais quand je demande de l'aide, cinq personnes s'arrêtent pour s'occuper de moi.
Le bus :
Ingénieux système : ici, on rentre dans le bus par la porte du milieu, et on sort par l'avant et l'arrière. Comme ça, personne ne se croise, c'est fluide, on sort plus vite. Il y a même un employé placé derrière un bureau au milieu du bus, chargé de demander aux gens d'avancer vers l'avant et l'arrière. Bien sûr, il y a une télé dans le bus, avec des pubs pour les produits américains et européens qui passent en boucle.
Avant de rentrer dans le métro, il faut passer un contrôle de sécurité, le sac est passé au laser. Les couloirs de métro sont couverts d'écrans qui défilent par la fenêtre.
Au milieu du centre ville, entre les grandes artères qui délimitent les pâtés de maisons, on trouve les Hutongs. Des dédales de rues dans lesquelles les voitures ne peuvent pas passer. A dix mètres des klaxons, des petits havres de paix, avec des vélos-taxi qui se croisent, des enfants qui jouent, du linge qui sèche... Samedi, on a pris nos vélos (hé oui, on s'est acheté des vélos chinois, sans lumières), et on est partis en vadrouille dans Pékin. On s'est baladé dans un parc magnifique, on est monté sur la bell tower et la drum tower (on a assisté à une démonstration de drums, impressionnant), on a pris un verre sur la petite place au milieu, où des chauffeurs dorment sur leurs vélo-taxis ou lisent le journal, et où des papis se retrouvent pour fumer une cigarette à côté des dresseurs d'oiseaux s'amusent avec leurs cui-cuis.
Le parc de BeiHai :
Hutong style :
C'est là que j'ai eu ma première expérience de toilettes ouvertes :
Quand je dis ouvertes, je veux bien dire ouvertes. Je rentre dans les toilettes, et tout de suite sur ma droite, une vieille dame tranquillement accroupie, avec une cigarette au bec, qui lève la tête vers moi, parfaitement à son aise. Le principe est simple : une rangée de toilettes turques, séparées par une fine plaque de bois. Il paraît qu'il n'y a parfois aucune séparation. Et qu'il y a parfois deux rangées qui se font face... Je vous tiens au courant.
Dimanche dernier, il a neigé. De la bonne grosse neige avec des bons gros flocons qui accrochent. Et j'ai trouvé du chocolat en poudre ! --> Un bon dimanche d'hiver.
Nos magnifiques vélos sous la neige de novembre :
Aujourd'hui, je suis allée chez le coiffeur : coupe parfaite : 1 euro. True story.
J'ai aussi fait du yoga avec un militaire chinois. Je suis allée courir le long de la rivière, et je me suis arrêtée pour faire du yoga. Au bout de cinq minutes, un militaire se pointe et commence à me parler en chinois en pointant mes jambes du doigts. Au début, je ne comprenais pas trop ce qu'il voulait. Et puis il s'est mis à faire ce que je faisais, mais en mieux, et à me montrer des mouvements ! Et on a fait du yoga ensemble pendant 5 minutes. True story.
Mon premier vrai café depuis que je suis arrivée : chez Starbucks. Ça m'a coûté plus cher que mon repas.
Ici, en général, on boit de l'eau chaude pendant le repas, ou éventuellement du thé.
La semaine dernière, on est allés au resto avec des étudiants. ABSOLUMENT délicieux. Le principe des restos ici, c’est qu’on commande plein de plats différents et tout le monde se sert. La, on a eu droit a un canard laque, des raviolis, des racines de lotus, de la soupe au tofu, des trucs frits bizarres, et encore plus de trucs bouillis ou frits bizarres. (BTW, je commence a gérer les baguettes). Quand on met son manteau sur le dossier de sa chaise, quelqu’un passe et enfile un espèce de sac sur le dossier, histoire de ne pas salir le manteau. A un moment, le mec de la table d'à cote s’est mis a me parler en pointant du doigt mon sac que j’avais gentiment pose a cote de ma chaise. J’essaie de lui dire que oui, oui, c’est bien mon sac, mais il s’agite en secouant la tête. Finalement, je comprends qu’il veut que je sorte mon sac de la : ici, on ne met rien par terre, ça pourrait être sale : on doit mettre son sac derrière soi. Alors que j’avais rarement vu un sol aussi propre.
Certains hommes chinois se laissent pousser l'ongle du petit doigt. Ça vous paraît bizarre ? Moi aussi. Je n'ai pas osé leur demander pourquoi, mais j'imagine que ça aurait donné à peu près ça :
« Xian Sheng, que vous avez de grands ongles ! »
Chinois numéro 1 : « c'est pour mieux me curer le nez, mon enfant. »
Chinois numéro 2 : « c'est pour mieux me nettoyer les oreilles, mon enfant. »
Chinois numéro 3 : « c'est parce que j'ai trop la classe, mon enfant. »
Chinois numéro 4 : « Obi-Wan Kenobi. »
A votre avis, lequel des quatre dit la vérité ?
REPONSE :
Tous.
Simplement, les deux premiers ont l'esprit pratique ; le troisième se la pète et fait perdurer la tradition qui veut que les gens aisés affichent leur richesse en se laissant pousser l'ongle du petit doigt, signe qu'il n'ont pas besoin de leurs mains pour travailler (et donc qu'ils sont pétés de yuans) ; et le quatrième a un peu abusé de star wars et en a oublié de se couper les ongles.